Du pipologue au démagogeek, qui sont les nouveaux curés du web ? – Gamers Assembly 2012, 7 avril

Le jeu vidéo est diabolisé dans note société. Dernièrement, nous avons même vu les peoples et politiques s’en mêler. Ainsi Laure Manaudou et Jacques Cheminade souhaitent « interdire les jeux violents ». Chaque année, des dizaines d’études sont réalisées sur la pseudo violence des jeux vidéo. Les recherches sont biaisées et aucune d’entre elles n’a abouti à des résultats probants.
Cette conférence se déroulant lors de la Gamers Assembly 2012 était l’occasion de dresser un état des lieux de ces « résultats », d’aborder le procès fait aux jeux et de tourner en dérision toutes ces recherches en faisant un parallèle entre les jeux caractérisés comme violents, tels que Call of duty ou Starcraft, et le fameux Angry Birds, qui comptabilise plus de 12 millions de téléchargement sur l’App Store d’Apple. Etrangement, Angry Birds dont l’objectif est de tuer des cochons, ne génère aucune critique. Ce jeu fait pourtant appel à la même violence et poursuit le même objectif : détruire.

Les enjeux de ces disparités de traitements sont multiples, tant politiques que financiers mais bien souvent, nous faisons surtout face à une méconnaissance profonde du sujet. Les parents sont inquiets, les chercheurs, loin du terrain.

Comparons donc ce qui est utile et comparable. L’univers du jeu et ses graphismes sont somme toute assez secondaires dans l’appréhension globale d’un jeu. La violence apparente reste pourtant l’aspect le plus souvent évoqué. En se contentant d’analyses superficielles, sans fondement, on passe à côté du sujet. C’est bien plus vers l’analyse des mécaniques du jeu (gameplay) qu’il faut se tourner pour comprendre, par exemple, la compétitivité induite envers soi-même et/ou les autres. Le but est généralement de gagner, se dépasser et/ou battre l’adversaire. La logique du sport ne peut donc être délaissée non plus au profit du contenu visuel. De nouvelles recherches se tournent actuellement vers le rapprochement entre le gameplay et l’agressivité mise à l’oeuvre dans le jeu. Intéressons-nous plutôt à ces démarches.

Pour plus d’informations, voir mes interviews pour Rue89 et Esportsfrance ou encore l’article de 7 à Poitiers.

Photo de couverture : Laurent Prost